Paroles de femmes – Le Rhizome sur Belle

Avec la réalisation d’un documentaire :

“Le temps qui nous est donné”

Le projet se situe en zone rurale, considérée en voie de désertification avec une moyenne oscillant de 15 à 18 habitants au KM², où peu d’économie se développe, mis à part celle du tourisme, où les rôles de l’homme et de la femme se maintiennent dans une vision relativement traditionnelle, tant dans les responsabilités que dans les actes.

Il fait suite à un projet Leader + initié par une habitante, soutenu par le centre social et culturel, visant à recréer une histoire, une identité et un avenir de territoire à travers la parole des femmes qui y vivent. Ce projet dénommé « paroles de femmes », a permis de constituer un groupe dont une partie souhaitent continuer à œuvrer auprès d’autres, porter des messages d’échanges, de solidarité, d’ouverture, de dynamique sur un territoire. C’est dans les rencontres du groupe « de paroles de femmes » qu’est née la demande à partir des résidentes de la maison de retraite et l’envie des femmes qui les ont rencontrées de continuer à cheminer ensemble à partir de centres d’intérêts communs.

Le projet Paroles de femmes fonctionne sous forme d’ateliers de l’automne 2003 au printemps 2005 sur trois territoires : Brantôme, Mareuil et Verteillac. Il est porté par la Fédération des Centres Sociaux du Périgord.

Il a généré la cohésion d’un groupe de travail autour de la réalisation d’un long-métrage. Cette cohésion est le fruit de rencontres d’échanges et de paroles partagées.

Le projet a permis de créer au travers de ces liens une identité à revendiquer. Cette affirmation se tient autour de la nécessité du lien, de l’importance de la rencontre et de l’enjeu d’un réseau où circule la parole.

La dynamique engagée au travers de la constitution des groupes de Paroles de femmes a permis la création d’un réseau actif d’une étendue géographique assez vaste puisqu’elle concerne trois cantons limitrophes.

Dans le cadre de ce réseau, il s’agit de proposer à toute personne s’adressant à lui de conserver ou de conquérir un rôle actif, mais aussi de la reconnaître comme expert d’expérience, comme expert de son cadre et de ses conditions de vie, comme cause et facteur essentiels de lien entre les membres du réseau et entre ceux-ci et leurs autres partenaires.

C’est bien à ces différents titres que les habitants/acteurs/usagers peuvent prendre toute leur place dans la dynamique d’un tel réseau. Chaque fois en effet que celui-ci se mobilise en faveur d’un projet collectif conçu et mené de la sorte, il crée les conditions pratiques et théoriques permettant à la personne impliquée dans ce processus de se percevoir et de s’investir à son tour comme membre actif du dit réseau.

Aussi l’appartenance au projet est devenu un facteur identifiant pour ces femmes, elles sont ensemble engagées dans un processus, dans un travail commun et le revendique comme tel.

À un moment, nous nous sommes trouvés en présence, au sein de ces trois pôles, d’une circulation effective de relations transverses. Celle-ci a pu s’affirmer autour de moments fédérateurs qui ont été l’occasion de développer une mise en commun. ( Loto des mots, tables ouverte, projections, conférence de presse, centres sociaux, Femmes en fêtes, Atelier chant, atelier expression théâtrale, jardin partagé).

Ce qui a permis ces échanges, la réalité de ce réseau c’est notamment, au travers d’une médiation,la réalité d’un travail à mener ensemble, la dynamique de projet inhérente, et la relation de confiance induite par la parole engagée.

Au-delà de la formulation à l’œuvre dans la réalisation du film ce qui est engagé comme forme c’est le lien lui-même et le constat de sa nécessité.

Qu’est-ce qui permet ces rencontres, comment les partager ?

Cette question centrale est aujourd’hui l’enjeu d’une problématique active au sein de la communauté que ces femmes partagent, une posture d’engagement lié ;

au sentiment d’appartenance,
à la nécessité de porter un message.

“Le temps qui nous est donné”

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